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LA PRISON.

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« Ô ne ma vous jouez plus d’un vieillard et d’un prêtre !
« Passager dans ces lieux, comment les reconnaître ?
« Depuis une heure au moins cet importun bandeau
« Presse mes yeux souffrans de son épais fardeau.
« Soin stérile et cruel ! car de ces édifices
« Ils n’ont jamais tenté les sombres artifices.
« Soldats ! vous outragez le ministre et le Dieu,
« Dieu même que mes mains apportent dans ce lieu. »
Il parle ; mais en vain sa crainte les prononces :
Ces mots et d’autres cris se taisent sans réponse.
On l'entraîne toujours en des détours savans :
Tantôt craque à ses pieds le buis des ponts mouvans ;