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Partout dans l’aimable auteur un choix de sujets et de caractères qui ramenaient aux mœurs simples, à l’amour de la vie de famille, à la bienfaisance, au désintéressement, à la constance des affections intimes ; en nommant ces qualités qu’il enseignait, je me trouve nommer celles qu’il possédait lui-même.– Car, malgré le grand nombre de ses ouvrages, je serais moins long, je crois, à vous les énumérer qu’à redire tout ce que j’ai entendu d’excellent des actes de sa vie. Te ne sais s’il eut des ennemis, cela n’est pas impossible, puisqu’il suffit pour cela d’exister et surtout de réussir ; mais je ne sais personne qui en ait rencontré un seul, et les plus affectueux de ses amis, quelquefois les plus reconnaissants, je les ai trouvés dans ses adversaires politiques.

Distrait comme la Fontaine, il avait comme lui cette grâce de narration et de dialogue qui se plaît à jeter des voiles transparents sur les folies passionnées de la première jeunesse.

La Fontaine lui-même, je ne crains pas de l’affirmer, eût été fort embarrassé s’il lui eût fallu conclure après chacun de ses contes, comme après chaque fable, par une moralité. – Peut-être penserez-vous comme moi que Boccace se préoccupe aussi fort peu du sens philosophique de ses Nouvelles, et ne prétend guère plus à l’enseignement que la reine de Navarre.