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alors populaires. Quelques vétérans de l’armée les savent encore.

Comment cette action n’aurait-elle pas plu au grand capitaine, qui ne cessait de regarder la côte ennemie, et se disait;

Je ne demande au ciel qu’un vent qui m’y conduise.

Il applaudit ; il chercha, il fit appeler dans la foule le jeune auteur, le prit par la main, et le donna, pour tout son règne, au ministre secrétaire d’État qu’il allait conduire à Berlin.

À compter de ce jour-là, l’étoile de l’empereur guida cette vie, et cette heureuse fortune, toujours croissante, devint aussi un second monument du camp de Boulogne.

Libre alors de toute préoccupation trop matérielle, ce vif esprit se répand en inventions variées. On y pressent déjà des œuvres plus sérieuses. Tantôt c’est l’École des Pères, où sont démontrés avec sévérité les dangers d’une étourderie trop prolongée dans le caractère d’un jeune père, et le ridicule presque contre nature de la familiarité des fils. Là se respire déjà quelque chose de la grande comédie ; c’est l’enseignement de la dignité des mœurs de famille ; ainsi dans le Mariage d’une heure, douce méprise causée par trop de soin d’une fortune prochaine et troublée par une jalousie