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CHANT II.


Chant Second.

SÉDUCTION.


Souvent parmi les monts qui dominent la terre
S’ouvre un puits naturel, profond et solitaire ;
L’eau qui tombe du ciel s’y garde, obscur miroir
Où dans le jour on voit les étoiles du soir.
Là, quand la villageoise a sous la corde agile
De l’urne au fond des eaux plongé la frêle argile,
Elle y demeure oisive, et contemple long-temps
Ce magique tableau des astres éclatants,