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CHANT I.

Des harpes d’or pendaient à leur chaste ceinture ;
Et des fleurs qu’au Ciel seul fit germer la nature,
Des fleurs qu’on ne voit pas dans l’Été des humains,
Comme une large pluie abondaient sous leurs mains.


« Heureux, chantaient alors des voix incomparables,
« Heureux le monde offert à ses pas secourables !
« Quand elle aura passé parmi les malheureux,
« L’esprit consolateur se répandra sur eux.
« Quel globe attend ses pas ? Quel siècle la demande ?
« Naîtra-t-il d’autres Cieux afin qu’elle y commande ?