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— Eh bien ! se dit Lucie, voilà un galimatias fort clair !… Employer de pareils moyens !… Non ! malgré les insinuations de Laure, je n’aurais pas cru M. d’Ormessant capable de tomber si bas !… Et moi qui hésitais… qui me reprochais… Pauvre sotte !… Mais, à trompeur, trompeur et demi, monsieur mon mari !… Nous allons voir !



IV


Peu de jours après, la voiture de madame d’Ormessant s’arrêta rue Neuve-Saint-Âugustin, devant le passage Choiseul ; la jeune femme descendit, enfila le passage et gagna assez prestement la rue Saint-Roch. En suivant l’étroit trottoir de la rue, elle croisa un monsieur bien mis, qu’elle avait déjà, tout à l’heure, rencontré par hasard à la porte d’un magasin. Un rapide sourire effleura ses lèvres. Ce n’était assurément pas un encouragement à l’audace : c’était plutôt l’involontaire manifestation d’une fine raillerie. Le quidam, cependant, crut devoir, puisqu’il avait été remarqué, jouer le rôle de flâneur galant. Il essaya quelques œillades, passa derrière Lucie, et l’accompagna sans cependant la serrer de trop près.

Elle s’engagea dans les rues étroites, sinueuses et