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peut-être quelque mystère d’iniquité là-dessous… — Toujours est-il que la marquise de Cheverus a hautement pris son parti, et que madame d’Ormessant a gardé sa fille… — C’était vraiment une charmante femme ! — Oui, et ce d’Ormessant est un vilain oiseau !… »

Paul pleurait, en silence et sans vergogne.

— Allons ! partons ! dit la marquise après avoir jeté un regard sur sa montre.

Lucie monta dans la berline : madame de Cheverus se plaça près d’elle ; madame Desvignes, pour laquelle on avait fait avancer une voiture de remise, hésitait entre le désir de s’associer jusqu’au bout à la marquise, et l’ennui de faire, à l’improviste, un voyage triste, qui dérangeait peut-être quelque projet.

Paul, qui venait d’embrasser au front, de tout son cœur, la petite Marie, en la prenant des mains de sa gouvernante pour la mettre dans celles de sa mère, était pâle et tremblait.

Peut-être la marquise comprit-elle la douleur infinie qui tordait le cœur du pauvre garçon ; peut-être — les vraies grandes âmes ont de ces indulgences ! — ne voulut-elle pas le priver d’une consolation suprême…

— Monsieur, lui dit-elle, si vous êtes libre, voulez-vous nous accompagner ? Je reviendrai tard ; la protection d’un homme ne me sera pas de trop.

Une flamme passa dans les yeux du jeune homme.