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Marie… lui feront aimer… ces fortes et douces vertus de femme, que je saurais mal lui enseigner.

» Moi… elles daigneront m’accueillir comme pensionnaire cloîtrée. Tous les jours je verrai Marie, qui vivra près de mon cœur, qui ne saura rien de moi… — sinon que je l’ai aimée. — Pour son père… on lui dira qu’il voyage.

» Quand elle aura vingt ans… et moi les cheveux gris… le front ridé… toutes deux nous sortirons du couvent… Elle, pour être mariée… Moi, pour aller vivre à Cormeilles, où je soignerai les premières années de mes petits-enfants… où je travaillerai à leur fortune, tout en faisant… — le mieux possible… — du bien autour de moi… Il faut vivre de quelque chose !

— Et vous verrez, Lucie, dit la marquise, lorsque Dieu vous accordera d’être à votre tour, pour une pauvre femme égarée, ce que j’ai été pour vous, que dans la pratique du bien tout n’est pas résignation !

Quelques phrases de madame Desvignes tombèrent à froid sur ces paroles parties du cœur, et commentèrent, à l’usage du monde, et les arrangements pris, et les sentiments exprimés. On eût dit l’écho lointain des salons, expliquant à leur manière, et la retraite de Lucie, et la dissolution du ménage d’Ormessant.

« … Mon Dieu ! si la pauvre femme a failli, c’est son mari qui en est cause… qui l’a poussée !… — Et voyez son repentir !… — Encore, qui sait ? il y a