pour les diffamateurs. — Et après ? — Après, la position de la jeune fille resterait la même, car la loi n’admet pas la preuve et punit également les accusateurs d’un coupable ou les flétrisseurs d’un innocent.
— La même ? — Non pas ! — À la calomnie viendrait se joindre la haine des condamnés, de leurs parents, dé leurs amis, et Dieu sait quel réseau ourdissent les haines en province ! c’est-à-dire qu’il n’y aurait pour M. Gallet d’autre parti à prendre que de vendre sa fabrique et de quitter le pays, — chassé par l’opinion !
Maintenant, pourquoi ne pas s’adresser à cette opinion ? pourquoi ne pas venir en appeler aux honnêtes gens ? leur dire : « Informez-vous, voyez : à telle époque, ma fille était à Paris, avec sa tante, qui la menait au bal, etc., etc. » — Les honnêtes gens ? ils répondront : « Monsieur, nous en sommes persuadés ; mais Mlle votre fille à peut-être eu tort de braver certaines convenances ; enfin, nous souhaitons de tout notre cœur que cela s’éclaircisse, etc., etc. »
Ah ! Beaumarchais ne se trompait point quand il faisait dire à Basile : « Calomniez, calomniez, il en reste toujours quelque chose. »
« — Je ne vois qu’un moyen, un seul, se dit M. Gallet, après de longues réflexions ; il faut savoir,