XXII
Les fêtes projetées eurent lieu au château de Cladel. Mlle Ernestine y vint et rien, en apparence, n’en troubla l’harmonie cordiale. On respectait trop la marquise pour marquer de la malveillance à une personne qu’elle protégeait ; et puis, on sait aussi qu’il y a une énorme distance entre colporter sous le manteau une odieuse accusation, ou bien afficher ouvertement un simple soupçon. M. Gallet était riche et puissant dans le canton. Mlle Ernestine ne chômait point de cavaliers servants, et trouvait des flatteurs.
Fernand de Messey, soit dit en passant, ne savait trop quel personnage faire auprès d’elle. D’une part, il eût volontiers papillonné autour de la lionne du pays ; de l’autre, il sentait peser sur lui le regard observateur du marquis. Enfin il songeait encore à certains papiers timbrés que M. Gallet pouvait à son