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sont le plus rude des châtiments. La marquise en ce moment se trouvait aussi bas que pouvait l’être une femme. Non-seulement elle portait une livrée de vertu qui lui devenait un cilice, mais encore elle ne pouvait pas, pour disculper une autre, rejeter ce vêtement volé, montrer saignantes les plaies de son cœur, et dire à l’opinion : « C’est à moi qu’il faut jeter des pierres ! C’est moi qui suis la pécheresse ! »

Non !… elle avait descendu le premier versant de la pente tortueuse, et il lui fallait désormais descendre encore, descendre toujours. Ce n’était plus assez de tromper, il fallait mentir. Ce n’était plus assez de mentir, il fallait calomnier, — par cela seul qu’on n’avouait pas !

« Tu seras lâche ! » criait à la marquise la furie vengeresse, qui châtie en ce monde les crimes ignorés !