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le marquis ; mais les cavaliers me paraissent clairsemés ! C’est là toujours l’échec de la province. On n’y trouve guère de jeunes gens, entre vingt et trente ans, même pendant les vacances ! Les uns sont à l’armée, les autres suivent des carrières qui les tiennent loin de leur pays ! — Allons ! Fernand, Henri, cherchons un peu qui nous pourrions engager pour faire la partie de ces demoiselles !

— Léon Renouard…

— Charles Mauduit…

— Paul de Ranville…

— Paul de Ranville est un bien farouche chasseur, et je n’espère pas qu’il vienne volontiers jouer aux petits jeux avec des demoiselles ; Léon Renouard, je ne sais trop… — Qu’en pensez-vous, mon ami ? dit la marquise, en regardant son mari.

— Oui, — ce serait imprudent. — Voyez-vous, Fernand, quand il s’agit seulement d’un bal, l’admission de tel ou tel jeune homme ne signifie rien. Il suffit qu’il soit de famille honorable et qu’il sache danser. Mais, si l’on doit le réunir à des jeunes filles pendant plusieurs jours, et à la campagne, il faut encore que sa position sociale et son caractère personnel permettent de croire qu’il peut épouser l’une d’elles…