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lotait tendrement le plus jeune sur ses genoux.

Et, dans tout ce pays, nul ne protestait contre ce dicton : « La marquise de Fayan est une sainte ! »

Mlle Clotilde avait encore embelli, c’est-à-dire qu’en devenant plus femme, elle prenait les grâces, les plénitudes de formes, le resplendissement de jeunesse, qui, précisément, s’étaient éteints chez sa mère.

Son mariage, toutefois, ne se concluait pas. Elle n’y apportait guère d’empressement. Mme de Fayan y mettait une opposition sourde. Peut-être la marquise songeait-elle à récompenser un jour le dévouement du docteur par la main de sa fille… peut-être hésitait-elle, seulement, à lui faire le chagrin de la marier trop vite. Quoi qu’il en fût, le père seul encourageait les visites de Fernand de Messey.

En ce moment, le vicomte se trouvait au château de Cladel, où sa présence était motivée par le séjour d’Henri de Fayan, qui venait de passer son examen de bachelier et préludait à son entrée dans une école spéciale, en usant largement de ses vacances. Pour la première fois, il jouissait de sa pleine liberté. Le baccalauréat l’avait émancipé de la tutelle de son jeune Mentor.