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pas trouvé le moindre secours pour la marquise.

— Peut-être, pensa M. de Fayan, mon domestique, Jean, sera-t-il allé voir sa femme…. — Mais Jean ne va point à cheval pour un si petit trajet ! D’ailleurs, il n’y aurait qu’une trace et non deux, comme pour l’aller et le retour !

Tout à coup il vint au marquis une pensée sinistre.

— Si ma femme s’était trouvée plus mal… assez mal pour songer aux secours de l’âme, tandis qu’elle attendait vainement ceux du corps ?… — Mais alors, se dit-il, le domestique, qui aurait donné le cheval à l’abbé Dablin, s’en serait retourné à pied… et il n’y a pas d’empreintes de pieds humains.

Toutefois, saisi au physique par le froid, au moral par la crainte, le marquis pressa le pas, et, voulant abréger la route qui lui restait à faire, il profita d’une brèche dans une haie pour couper le parc, au lieu de revenir par les avenues. Les fenêtres de la chambre de la marquise étaient toujours éclairées. Il marcha droit vers l’angle de la tourelle où se trouvait la porte de son cabinet de toilette. Et ce fut au moment où il allait tourner la clef dans la serrure, et tout en secouant la neige de ses bottes, avant d’entrer, qu’il s’aperçut que les traces du cheval venaient aboutir