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aurez doublement sauvée en lui ouvrant votre bourse et en fournissant à son départ une raison plausible, vous sera dévouée de toute sa reconnaissance… Nous ne l’instruirons, d’ailleurs, qu’à son retour, et au dernier moment, bien entendu. Peut-être même, qui sait ? pourra-t-on lui donner le change… mais non ! n’augmentons pas les difficultés.

— Et le terrible moment de la délivrance ? comment l’arrangez-vous ?

— Je viendrai vers ce temps vous voir tous les jours, et même plusieurs fois par jour, s’il le faut. La péritonite, arrivée à l’état aigu, motivera suffisamment ces visites. Dès que vous sentirez un premier symptôme vous m’avertirez. Je me tiendrai dans votre appartement ; et, quand je vous préviendrai à mon tour, vous feindrez une crise violente et vous chargerez M. de Fayan lui-même d’aller me chercher, en le priant expressément de me ramener. Il lui faudra le temps d’aller à Champré, de m’y attendre, de revenir. Vous occuperez loin de votre chambre Mlle Clotilde. En une heure tout sera fini.

— Et vous forcerez la nature à vous obéir ?

— Vous avez du courage, madame, et l’on me dit bon chirurgien. Soyez tranquille.

— Et ?…