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Alors, d’un mouvement rapide, la comtesse tendit la main et saisit la branche.

— Votre nom ? dit-elle d’une voix si émue et si basse, que le jeune homme devina plutôt qu’il n’entendit.

— Pietro.

Elle prit le bras de son mari et s’enfuit, serrant les fleurs de laurier-rose comme un trésor…

Ils arrivèrent à l’hôtel, la porte se referma. Mais alors la comtesse n’était plus triste ; désormais sa vie aurait au moins un beau jour.

C’est ce qu’elle avait souhaité de toute son ardeur. Maintenant elle se résignait au départ, elle le sentait nécessaire ; car, après cette scène d’une minute, il fallait quitter la Spezzia et ne plus se trouver en présence d’un homme qui pouvait tout oser.


XXX


Le lendemain, au moment où la comtesse de Morelay allait faire descendre ses malles, le comte entra chez elle, tenant à la main les passe-ports et une lettre qu’on venait de trouver pour lui à la poste.

— Voilà qui dérange nos projets, dit-il.