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une fois… échanger avec lui un regard avant de s’enfuir… pour toujours.


XXV


Cette résolution prise, elle fut plus tranquille et parvint à dominer ses émotions en respirant la brise parfumée, en regardant les barques glisser sur la mer, et le soleil couchant envelopper toute la nature dans une atmosphère qui semblait pleine de poussière d’or.

Elle hasarda même quelques remarques à haute voix.

— Oui, dit le comte, regardez bien, Louise, ce panorama splendide, un des plus beaux qui soient au monde ; à Florence, vous verrez des monuments fiers et grandioses, des peintures et des sculptures dignes d’admirations éternelles ; mais vous ne verrez plus la mer limpide et bleue comme un saphir immense… les Alpes et les Apennins cachant leurs pieds sous les oliviers centenaires et portant jusqu’au ciel les neiges éclatantes de leurs cimes.

— C’est vrai qu’il est pénible de quitter un si beau pays, dit la comtesse, répondant plus encore à ses pensées qu’aux paroles du comte… de s’en retourner en France habiter un triste château.