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« Je vais partir… qu’importe !… »

C’était là le refrain de toutes ses pensées, l’excuse de toutes ses faiblesses.


XXIV


Le cœur lui battait bien fort, lorsqu’au bras de son mari elle sortit de l’hôtel pour se promener sur la plage.

« Demain, à pareil moment, où serai-je ? pensait-elle ; sans doute sur le chemin de Florence, dans quelque bourgade où notre voiturin aura décidé de faire halte. Et la période heureuse de ma vie aura passé comme un météore ! il ne me restera plus que le souvenir ! »

Elle lançait de furtifs regards çà et là, mais celui qu’elle attendait ne paraissait pas. Peut-être, le trouverait-elle sur la promenade, à la place où la veille il l’avait regardée pour la première fois. Insensiblement elle y dirigea les pas de son mari… — Rien encore !… Elle était impatiente, et regardait parfois sa montre…

L’attente, cependant, l’absorba bientôt tout entière.

Puis la conversation, que jusqu’alors la comtesse s’était efforcée de soutenir avec son mari, tomba. Elle compta les minutes en suivant sur le sable les