sous la main. Un volume de Nouvelles signé d’un nom aimé des délicats : Prosper Mérimée.
Elle lut la Double Méprise.
Son esprit fut bientôt captivé par cette attachante lecture. Toutefois, elle ne songea pas un instant à en faire l’application, ni à en tirer une conséquence… encore moins crut-elle à une sorte de hasard prophétique… Mais sa pensée avait été distraite et soulagée d’une préoccupation dévorante, son sang coulait plus tranquille dans ses veines. Elle se coucha et dormit.
XIII
Lorsque la comtesse s’éveilla, au matin, il ne lui restait plus que le vague souvenir d’un rêve fatigant ; elle retrouva le sentiment habituel de l’existence.
Le comte entra dans sa chambre dès qu’elle eut sonné.
— Eh bien, comment allez-vous, ma chère Louise ? Êtes-vous reposée et pourrez-vous enfin jouir de notre séjour dans ce charmant pays ?
— Oui, oui, je vais mieux, dit-elle. J’ai eu hier au soir un cauchemar tout éveillée. Mais c’est fini…
— Voulez-vous faire, aujourd’hui, une excursion à