Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donc pas pour elle dans le cœur de ses premiers juges.

La marquise de Fayan ne leur apparut pas comme une honnête et pieuse femme, coupable d’une faute unique, et rachetant son péché par la pénitence et la charité ; mais, comme une femme dépravée, qui avait, toute sa vie, abusé l’estime publique et couvert ses vices du manteau de la religion !

Ils se dirent : « quel est son complice d’adultère ? » et levèrent les yeux jusqu’à ceux qui défendaient son honneur au prix de leur repos, de leur considération, de leur liberté.

Ces odieuses pensées furent l’excuse sans doute de l’impitoyable rigueur qu’ils mirent à leur poursuite, et de la démarche inouïe qu’ils osèrent.


LIII

M. de Fayan était seul, par une chaude journée de juin, vers deux heures, et faisait une courte méri-