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LII

Depuis que le parquet de Saint-Y… déférait l’accusation à la cour de Riom, et instruisait le procès au criminel, rien ne transpirait plus sur le résultat des interrogatoires. On sut seulement l’arrestation du neveu du curé de la Brousse, la surveillance dont l’abbé Dablin était l’objet, et le nouvel appel des témoins. Je ne décrirai ni l’attente effrayée du public qui ne prévoyait plus un scandale mais un crime, ni l’épouvantable angoisse que souffrait au château de Cladel la marquise de Fayan. On se figurera facilement l’état des esprits, et certaines douleurs ne se traduisent pas.

Il faut se rappeler que la faute de la marquise remontait aux limites de sa jeunesse ; et que, depuis lors, l’âge, le remords, les angoisses, les austérités qu’elle s’imposait en secret, en avaient fait une vieille femme. L’espèce de pitié qui protége en pareille circonstance la jeunesse et la beauté, ne plaida