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— Mon Dieu ! dit M. Hivert, je n’avais pas de raisons positives pour accuser ce jeune homme de faux témoignage ; et puis, je ne sais pas trop si le parquet doit pousser ses recherches à outrance. — En fin de compte, il y a peut-être de graves intérêts d’engagés là dedans ; il faut voir !

— Voir quoi ? La loi doit être égale pour tous ! et, quant à moi, je ne veux pas me laisser jouer par des ruses de sacristie ! Est-il vraisemblable que Jean Isidore Leroux, fait comme nous le voyons, neveu de M. le curé de la Brousse, et fils de sa sœur, qui est mariée à un marchand de bestiaux, ait été aimé par une femme assez haut placée sur l’échelle sociale, et assez en vue, pour que le soin de sa réputation vaille tous ces mystères ? Et comment, si ces gens-là étaient de bonne foi, n’auraient-ils pas, au premier mot d’accusation contre Mlle Gallet, couru chercher ce fantastique neveu, qui surgit seulement quand ils sentent leur position désespérée ? Mais non ! il attendent, au contraire, le plus longtemps qu’ils peuvent ! Ils demandent un sursis même, comptant sur le retour de M. Mollot, qu’ils croyent plus facile que moi. Et puis, voyez donc ce beau neveu qui s’offre à reconnaître l’enfant comme « fils de Jean-Isidore Leroux et de mère inconnue, » mais qui ne veut pas désigner le