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tout, que pouvait-il résulter de cet incident ? Son plan était parfaitement organisé ; l’affaire Gallet, comme on disait communément, serait tout à l’heure terminée. Qu’importait donc le passage d’un blue devil dans l’esprit du marquis ?

Mme de Fayan, au contraire, restait frappée plus encore que ne le valait le contre-temps par lui-même. Il lui semblait que la fatalité l’entraînait à sa perte, et que toutes les combinaisons et tous les dévouements échoueraient à la sauver.

Après un quart d’heure de lecture, le marquis dit à la cantonade, pour me servir d’une expression empruntée à l’argot théâtral, qui rend bien l’accent vague d’une parole lancée pour tout le monde et pour personne :

— Ah ! nous perdons M. Mollot !

Cette fois, le curé tressaillit plus fort que la marquise ; le coup était rude… peut-être mortel.

— Il a son changement ?… demanda-t-il.

— Oui… de l’avancement. Il est nommé à Épernay.

— Ah !… Et qui est-ce qui le remplace ?

— Un M. Louveau… qui vient de Barbezieux.

L’abbé Dablin ne répondit rien. Ce fut le marquis lui-même qui, en manière d’oraison funèbre, ajouta :