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vous égare…, reprit M. de Fayan dès que sa fille eut refermé la porte, — et je suis sûr que monsieur le curé sera de mon avis ?

— Qu’est-ce ? demanda l’abbé Dablin, qui comprit le désastre, en sentant que la confiance du marquis en sa femme venait de recevoir un premier choc.

Lui aussi tremblait comme s’il eut été pris en faute. Il faut savoir que le pauvre prêtre s’imposait de secrètes mortifications, pour racheter la part qu’il prenait forcément à toute cette intrigue.

— Il y a que Françon est mère de famille… Voici une lettre de la nourrice de son enfant… Et je m’étonne que la marquise, pouvant choisir parmi les honnêtes filles du pays, ait introduit chez elle, et près de Clotilde, une fille perdue !

— Une faute, monsieur le marquis, peut être un malheur quelquefois… Depuis que Mme de Fayan a relevé la pécheresse, la conduite de Françon est irréprochable…

— Je veux le croire. Mais toute idée de moralité sera bientôt renversée, si vous admettez qu’il faille faire au vice qui se repent, plus de fête qu’à la vertu sans tache !

Le marquis reprit la lettre et la relut.