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fant lorsque la naissance lui a été cachée. Supposez, au contraire, que M. le marquis de Fayan ne descende point à ces ignominies, c’est le ministère public qui, au nom des intérêts de l’enfant, toujours protégés par la loi, poursuivra en suppression d’état, le docteur, vous et M. le marquis, attendu que « l’enfant né dans le mariage a pour père le mari. »

Mme de Fayan regardait le curé avec des yeux fixes et stupéfiés.

— Ainsi, murmura-t-elle, voilà l’abîme où j’ai failli rouler,…

— Et je ne vous indique pas toutes les complications qui pouvaient surgir !

— Mais… monsieur le curé, croyez-vous qu’une explication, c’est-à-dire qu’un acte d’état civil qui n’indiquera pas la mère, satisfasse M. Gallet ?

— M. Gallet sera bien forcé de s’en contenter ! L’acte de l’état civil une fois dressé, il faudra partir de là. S’il l’eût été dans l’origine, personne ne pourrait y contredire… D’ailleurs, que veut M. Gallet ? Que l’on ne puisse soupçonner sa fille ? Eh bien ! mon neveu n’a jamais vu Mlle Ernestine. C’est de notoriété publique…

— Alors, mon cher sauveur, pourquoi avoir remis