Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la Brousse de voir mi des grands vicaires ou bien d’attendre une heure.

— J’attendrai, répondit l’abbé Dablin avec une vivacité qui trahissait un secret sentiment de délivrance ; car il se voyait, en même temps, assuré de parler à l’évêque et séparé par un sursis de cet instant redoutable.

Mais, durant cette heure, que d’émotions agitèrent le pauvre desservant ! Il se faisait un thème et s’appliquait à bien caser dans sa mémoire toutes les raisons qu’il se promettait de faire valoir ; toutes les réponses qu’il pourrait opposer aux objections de Monseigneur. En même temps, il se demandait ce qui adviendrait si Monseigneur trouvait sa démarche déplacée, le blâmait de son zèle pour couvrir la coupable et terminait en lui enjoignant de laisser les choses suivre leur cours sans plus s’occuper de rien ?

Enfin, l’heure s’écoula et l’évêque le fit appeler.

Que se passa-t-il entre le prélat et le curé ? Nul ne le sut jamais. Toutefois, il est à croire que l’abbé Dablin fit entendre à l’évêque que l’Église devait protéger une ouaille repentante et de bonne renommée ; qu’elle était intéressée plus que jamais en cette circonstance à empêcher le scandale ; que des maux