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XXXV

Au moment où les deux femmes allaient franchir la haie qui clôturait le jardin de la Jacquelette, une amazone, suivie d’un domestique, déboucha du chemin, et, sans les voir, leur coupa la retraite.

Madame de Fayan frissonna et fit un pas en arrière. L’amazone descendit de cheval, se retourna pour entrer aussi chez la Jacquelette, et la marquise se trouva en face de mademoiselle Ernestine Gallet.

Toutes deux demeurèrent immobiles l’une devant l’autre.

La jeune lionne qui, par un caprice bien explicable avec l’audace provocatrice de son caractère, venait voir cet enfant que les malveillances de la province lui jetaient à la tête, regarda la sainte du canton avec un mélange de respect, de défi et de reconnaissance ; — car on lui avait dit que madame de Fayan la défendait. — Mais elle n’inclina pas la tête. Précisément à