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— Le juge d’instruction ? C’est donc sérieux ? Vous allez à Saint-Y… pour l’affaire Gallet ?

— Il paraît… — Donc, monsieur le marquis, si je ne reviens pas, vous aurez la bonté d’envoyer chercher votre cheval.

Cette fois, M. de Fayan posa sa fourchette, et regarda le curé de la Brousse avec un regard stupéfait et interrogateur.

— Mais, dit-il, de M. Gallet, du substitut, ou de la nourrice, qui vous demande ? — Enfin, savez-vous quelque chose ?

— Ah ! je ne sais qui m’en veut… ni ce qu’on me veut, murmura l’abbé, les yeux baissés, et faisant intérieurement un acte de contrition pour cette première réponse ambiguë.

— Ce petit monsieur Deprat est d’une impertinence rare ! dit la marquise d’une voix étranglée par la colère.

— Eh ! mais, ma chère, il ne s’agit point ici du substitut ! C’est M. Gallet qui pousse à ces recherches, et il en a bien le droit ! Il faut se mettre à la place des gens, aussi… — Morbleu ! — s’écria M. de Fayan avec une énergie qui fit sursauter la marquise et le curé, si une pareille calomnie tombait sur ma femme ou