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que l’abbé Dablin n’attaquait pas sans cause ce sujet de conversation.

— J’espère bien, s’écria M. de Fayan, que vous n’allez pas à Saint-Y… pour avoir des démêlés avec la justice ?

— Précisément si ; il paraît que je suis compromis.

Malgré ses pressentiments et sa volonté de ne pas se troubler, la marquise devint pâle, car tout son sang lui reflua au cœur.

— Par exemple ! dit le marquis avec un sourire d’incrédulité, vous vous mêlez donc d’intrigues, vous, curé ?

Le pauvre prêtre balbutia et perdit toute contenance.

Heureusement que le marquis s’attendait à l’effet de son apostrophe, car l’abbé Dablin se serait juste autant troublé, quand bien même il n’eût été pour rien dans tout cela.

M. de Fayan se mit franchement à rire ; la marquise avait repris possession d’elle-même ; Clotilde écoutait de toutes ses oreilles.

— Enfin, dit le curé, je vais voir ce qu’on me veut. Mais j’ai tout lieu de croire que je serai d’un faible secours à monsieur le juge l’instruction.