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subi le martyre comme les plus illustres héros chrétiens.

Henri IV se gourmandant pour aller combattre et se trouvant toujours au plus fort de la mêlée, a des ménechmes, au moral.

D’abord, avertir la marquise de Fayan ne parut pas facile à l’abbé Dablin. Il craignait les remarques des gens du château, des paysans du village, l’espionnage de sa propre servante. Tout était péril, et les moindres démarches pouvaient avoir une importance capitale en présence de l’acharnement du parquet et de la prodigieuse rapidité des informations.

Si l’on venait à savoir qu’avant d’aller chez le juge d’instruction, il était monté au château de Cladel, cela devenait un indice. Heureusement, il se souvint que, d’ordinaire, lorsqu’il faisait quelque course un peu longue, il empruntait un cheval au marquis. Combien cette habitude lui parut précieuse alors ! Il tenait donc un prétexte pour aller à Cladel avant de partir, et y retourner directement quand il reviendrait.

Mais il n’avait point pensé à l’heure et, lorsqu’il arriva, la famille était réunie autour de la table de la salle à manger, pour le déjeuner. Impossible de parler en particulier à la marquise, car il ne fallait