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TOUTES LES FEMMES

ni de grâce et, surtout dans le peuple, leur figure a une expression de douceur qui pourrait attirer un regard bienveillant, n’étaient leurs lèvres grosses, d’où suinte une salive rougie par le bétel et des dents noircies à l’aide d’acides.

Leur mise la plus générale consiste en une chemise de coton de couleur foncée, descendant jusqu’au milieu des cuisses et recouvrant un large caleçon de nankin. Parfois elles laissent pendre leurs cheveux en longues tresses qui traînent jusqu’à terre, ou bien elles les massent en un énorme chignon fixé par un peigne au sommet de la tête. Les cheveux courts sont la marque d’une situation sociale très inférieure.

Courts ou longs, ces cheveux, hélas ! sont, ainsi que les vêtements, chez la plupart des Annamites, l’asile d’une population nombreuse d’insectes répugnants, qu’elles paraissent, ainsi que leurs époux, considérer comme une friandise. La malpropreté des gens du peuple, en Cochinchine, défie toute expression : c’est là leur vice capital. La Cambodgienne, de même que la Tonkinoise, affecte un souci plus grand de sa personne, et ce n’est pas l’un de ses moindres charmes.

Dans toute l’Indo-Chine, la sujétion de la femme est absolue : son mari peut la maltraiter et la battre à volonté ; il n’a cependant le droit de la