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FAMILLE HINDOUE

journée et la partie essentielle en semble être une consommation tout à fait anormale de sucreries et de friandises.

En dépit des prescriptions de la loi sacrée de Manou, les formalités matrimoniales ont simplement pour but de cacher l’achat de la fille qui est fait au père.

Une fois mariée, sans y avoir donné son consentement, la jeune femme, qui est plutôt encore une enfant, vit dans un complet état d’esclavage. Son mari est un maître, de l’autorité duquel elle ne sera jamais affranchie. Il lui est interdit de manger avec lui ; de son côté, il se déconsidérerait s’il la traitait en égale ; et tel est l’état d’abaissement dans lequel sont plongées ces malheureuses qu’elles seraient les premières à mépriser un époux qui se montrerait familier à leur égard.

« Jamais une femme ne doit se gouverner à sa guise », a dit le législateur religieux, et jamais, en effet, une femme n’a la liberté d’agir suivant sa volonté. Enfant, elle obéit à son père ; jeune femme, à son mari ; veuve, à ses fils. Si elle n’a pas de fils, elle devient l’esclave de ses plus proches parents paternels et, à leur défaut, du souverain.

La loi est d’ailleurs inexorable pour la veuve. Survivre à son époux est pour elle le plus grand des malheurs. Si le gouvernement anglais a réussi à supprimer l’usage cruel qui forçait en