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TOUTES LES FEMMES

l’Ancien Monde s’effondre, que feraient les quelques Européens placés aux colonies ? Ils essayeraient de suppléer à tout, mais se heurteraient nécessairement à leur ignorance des principes et poursuivant des résultats, ils s’efforceraient de se remémorer des formules sans en rechercher le pourquoi.

Or, un fait qui domine les plus anciennes traditions, c’est que partout l’invention des arts et des procédés utiles est attribuée à des rois, à des héros que les peuples ont déifiés. Ne peut-on voir dans ces hommes d’élite les aventureux colons d’une civilisation plus avancée, dominant de leur supériorité intellectuelle les barbares au sein desquels la destinée les a conduits. Dans les traditions chinoises, c’est Sin-Gin-Tchi qui enseigne aux hommes la manière d’allumer et d’entretenir le feu. Le roi Gin-Houang invente l’agriculture et rassemble les hommes qui vivaient dispersés dans les bois. Houang-ti leur apprend l’art de teindre.

Chez les Égyptiens, c’est Osiris qui invente l’agriculture et la charrue ; il fait construire des digues pour contenir le fleuve, invente des écluses pour remédier aux inconvénients de la sécheresse en procurant aux cultivateurs le moyen d’irriguer les terres.

C’est Isis, épouse d’Osiris, qui a inventé le filage et le tissage, etc.

Les traditions grecques, assyriennes et hindoues sont conçues dans le même genre.

Si l’on considère que ce ne sont pas les Sémites qui jetèrent dans la Mésopotamie les fondements de la brillante civilisation chaldéenne, mais que cette gloire revient à des peuples reculés : les Accadiens et les Sumériens, qui ap-