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TOUTES LES FEMMES

térieures ou contemporaines, et dont les noms mêmes ne sont pas arrivés jusqu’à nous, ont eu des lois, des institutions, des cités florissantes, des arts et une industrie plus ou moins riche, plus ou moins perfectionnée, et tout cela a disparu avec les monuments artistiques et littéraires qui auraient pu nous en transmettre le souvenir.

Cette hypothèse est moins problématique qu’elle peut le paraître. Si l’on considère l’état des sciences à l’aurore des temps historiques, on remarque une ignorance profonde des causes et cependant des produits perfectionnés de ces causes. En astronomie, la pratique des observations sans résultats et des résultats sans observations. On y voit l’emploi de méthodes que les plus savants mettent en œuvre sans les comprendre. Il semble que toute la science antique est faite non de tâtonnements mais de ressouvenirs ; car l’usage de méthodes sans la connaissance des principes prouve que ces méthodes ne sont pas l’ouvrage du peuple qui les emploie.

On ne pourrait prétendre que des principes peuvent s’oublier. Un peuple peut perdre le souvenir de certains faits historiques, de certaines connaissances particulières isolées. Mais une science comme l’astronomie, par exemple, forme un corps d’idées qui mutuellement se conservent et se défendent. Nous pensons donc qu’à une époque antérieure à toutes celles que l’on connaît il a existé des peuples éminemment civilisés, inventeurs d’une foule de théories savantes dont quelques débris sont arrivés jusqu’à nous par les Égyptiens, les Assyriens, les Hébreux, etc.

Dans le vie ou le viie siècle avant notre ère,