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TOUTES LES FEMMES

caractère moral, fait de ces races, des humanités tout à fait à part. Qui n’a été frappé de leur taciturnité continuelle, de leur dissimulation profonde, de l’opiniâtreté avec laquelle ils poursuivent leurs projets de vengeance ; de cet orgueil qui leur fait éviter de jamais laisser paraître le moindre sentiment de curiosité ; du courage stoïque avec lequel ils bravent leurs ennemis au milieu de souffrances inouïes, de leur circonspection, de leur cruauté, de la subtilité extrême de leurs sens. On a dit avec raison que les sensations douces leur paraissaient totalement inconnues ; et nous ajouterons que leurs idiomes ne ressemblent ni à ceux des nations asiatiques, ni à aucun autre idiome du monde.

Ces dispositions intellectuelles et morales si caractéristiques établissent des différences tranchées entre les indigènes de l’Amérique et les tribus sauvages de toutes les autres parties du globe.

Les caractères physiques des femmes de race américaine sont les suivants : la peau offre cette teinte-cuivre qui a fait appeler ces Indiens Peaux-Rouges. Cette qualification est improprement appliquée à tous les indigènes de l’Amérique qui, tous, n’offrent pas cette particularité. L’exception se présente même fréquemment dans le Sud. D’autre part, la couleur rougeâtre dont nous parlons se présente chez presque toutes les tribus polynésiennes, comme nous l’avons dit quand nous les avons rangées sous la rubrique du type rouge. Ce n’est donc pas un caractère différenciel absolu, mais il ne doit pas être négligé. Ce qui fait le caractère principal de la physionomie des Indiennes du Nord, et ce qui les distingue des femmes asiatiques auxquelles on a voulu les rattacher, et de la plupart