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TOUTES LES FEMMES

bitants de la Forêt-Noire et de la Bavière se rendirent comme « engagés », c’est-à-dire comme esclaves dans les colonies anglaises d’Amérique. Ce mouvement d’immigration prit au xixe siècle des proportions considérables, et c’est par millions qu’il faut aujourd’hui compter les colons allemands établis sur le sol de l’Union.

Sauf sur les quelques points de l’Illinois, du Michigan ou de l’Ohio, où ils forment des groupes compacts, ils ont assez rapidement perdu leur nationalité pour se fondre dans la masse des maîtres du pays. La première génération garde les coutumes allemandes et célèbre les fêtes de la Mère-Patrie ; mais peu à peu les descendants s’américanisent, oublient leur langue nationale et leur nom même qu’ils modifient ou traduisent en anglais.

Les quelques nationalistes d’Outre-Rhin qui saluaient déjà la naissance d’une Néo-Germania, au delà de l’Atlantique, en seront pour leurs rêves déçus.

L’émigration allemande, composée en grande partie d’agriculteurs, comprenait un nombre relativement élevé de femmes. Celles-ci, moins accessibles à l’action du milieu, ont plus que les hommes gardé le type germanique ; elles se montrent également rebelles aux influences naturelles qui agissent sur les Allemands, comme sur les Yankees, pour rapprocher leur aspect physique de celui des races autochtones.