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TOUTES LES FEMMES

Sur le versant pacifique des Andes, les Quichuas étaient maîtres jadis ; c’était la tribu inca qui dominait sur les divers peuples composant l’empire péruvien. Petites, de formes massives, fortes de poitrine, la figure large et ovale, les femmes quichuas nous paraissent sérieuses, réfléchies, tristes même. Leur caractère est doux et amène. Une jupe faite d’un simple morceau d’étoffe enroulé autour de la ceinture forme toute leur parure.

Une des peuplades les plus arriérées parmi celles qui restent sur le globe pour témoigner de ce que fut l’humanité primitive, est dispersée sur les rivages battus par le vent et la tempête des îles formant la pointe méridionale du continent : ce sont les Pécherais de la Terre-de-Feu.

Le sort de la Fuégienne est comparable à celui de l’Australienne. Chargée de tous les travaux pénibles, maltraitée abominablement, elle risque encore, en temps de famine, d’être sacrifiée. Les vivres viennent-ils à manquer, on s’empare d’une vieille femme, on l’asphyxie en lui maintenant la tête dans l’épaisse fumée d’un feu de bois vert, puis on la mange. Comme un voyageur demandait à ces brutes pourquoi ils ne tuaient pas plutôt un de leurs chiens : « Le chien prend la loutre », répondirent les pratiques cannibales.