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TOUTES LES FEMMES

groupes d’îles, disséminés dans les régions intertropicales de l’océan Pacifique. Les peuples qui la composent sont restés ignorés des Européens jusqu’à la fin du dix-huitième siècle et, à l’époque où les voyages de Cook, de Bougainville et de la Pérouse en révélèrent l’existence, certains d’entre eux étaient restés des primitifs, au sens propre du mot, et n’avaient pas dépassé l’âge de la pierre polie.

Depuis la découverte, le type ancien, qui s’affirmait comme relativement homogène d’un bout à l’autre du monde polynésien, s’est, en maints endroits, européanisé. La stature est haute, plus encore à l’ouest qu’à l’est, les muscles forts, l’embonpoint fréquent ; la couleur de la peau varie du blanc jaunâtre à la teinte cuivrée ; le visage est ovale et allongé, le crâne large, les oreilles grandes, le nez, droit ou aquilin, un peu épaté aux narines, les yeux horizontaux et bien ouverts, les lèvres épaisses mais bien dessinées.

Poétique, joyeuse, aimant la musique et la danse, cette race a supporté difficilement le contact des Européens. Ses nouveaux maîtres lui ont communiqué des maladies et des vices qui l’ont décimée ; les mœurs d’importation auxquelles il lui faut s’habituer, les vêtements dont les missionnaires, propagateurs de notre morale, lui enjoignent de se vêtir, sont également des facteurs de sa régression physique.