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TOUTES LES FEMMES

mes admettent cependant l’anthropophagie à laquelle ils ont donné un caractère judiciaire. Leur code relève les cas où l’on peut manger de la chair humaine ; il condamne, entre autres, à être dévorés vivants ceux qui se rendent coupables d’adultère et ceux qui, étant de la même tribu, se marient ensemble, les contractants étant censés descendre du même père et de la même mère.

Le mariage se pratique, en général, par achat. Mais il n’est pas rare de voir la femme acquérir son époux. Celui des deux époux qui a été acheté devient une véritable propriété mobilière susceptible d’être léguée ou même saisie et vendue, sur requête d’un créancier.

Les Dayakes, qui forment la plus grande partie des habitants de l’île de Bornéo, ne doivent pas être confondus avec les Pounans, tribus sauvages, vivant au plus profond des forêts, fuyant tous rapports avec les autres races et qui ne sont autres que ces hommes à queue, sur lesquels les anciens voyageurs ont raconté de si merveilleuses histoires.

Les femmes dayakes se recouvrent les bras, les mains, les pieds, les jambes, parfois même la poitrine, de beaux tatouages bleus qui ressortent admirablement sur le fond cuivré de leur peau. Elles se liment, se teignent et se perforent les dents pour y en-