Page:Vignola - Toutes les femmes, vol. 3, 1904.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
TOUTES LES FEMMES

sies javanaises, de même que « les lis et les roses », qui embellissent celui de nos dames, sont célébrés dans nos madrigaux et dans nos romances.

Elles s’habillent d’une jupe à carreaux que recouvre un vêtement serrant le haut du corps, à la façon d’un spencer un peu allongé. Ainsi que les hommes, elles marchent pieds nus ; mais, tandis que ceux-ci se coiffent d’un mouchoir roulé en forme de turban, celles-là se contentent de relever sur le sommet de la tête leurs longs cheveux tressés, pour se garantir des ardeurs du soleil. De larges pendants d’oreilles sont un complément indispensable de leur toilette.

Peut-être jugera-t-on curieuse, comme caractéristique de la civilisation indigène, la description d’une beauté javanaise, écrite, il y a plus de cinq siècles, avant l’introduction du mahométisme dans ces régions. C’est un des morceaux les plus appréciés de la littérature malaise qui n’est pas sans compter quelques chefs-d’œuvre. Le poète, naturellement, parle de celle qui lui a ravi son cœur.

« Son visage a l’éclat de la lune ; la splendeur du soleil est éclipsée par sa présence, elle lui a dérobé ses rayons. Elle est tellement belle qu’on ne peut décrire sa beauté. Rien ne manque à sa taille ; ses cheveux, lorsqu’ils ne sont pas attachés, tombent à ses pieds