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TOUTES LES FEMMES

fille qui se met en quête d’un gendre ; le mari n’a aucun droit sur la fortune de sa femme et, si la dot qu’il a apportée n’est pas au moins égale aux biens qu’elle possède, c’est elle qui a la propriété des enfants.

Les peines édictées, en cas d’adultère, frappent toujours beaucoup plus lourdement la femme que l’homme. Elles comportent presque constamment la mort et la jalousie malaise ne plaisante pas. À Lombock, par exemple, une femme risque sa vie en acceptant d’un étranger un cigare ou une fleur. À Achim, on livre la coupable aux parents de l’offensé, qui forment autour d’elle un cercle serré. Alors on lui donne une arme avec laquelle elle doit s’ouvrir un passage au travers de ses exécuteurs ; si elle y parvient, elle est désormais à l’abri de toute poursuite ; mais, d’ordinaire elle est mise en pièces au même moment.

Dans toute la Malaisie, l’existence de la femme est vouée au travail ; elle n’a cependant que rarement à subir de mauvais traitements. Aux îles Bow, elles vont cueillir les noix de pandanus ou bien chercher sur les récifs de corail des coquillages comestibles. En revenant à la case, elles ont à préparer le repas des hommes qui dévorent les meilleurs morceaux jetant seulement aux femmes, comme à des animaux domestiques, les restes de