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FAMILLE MALAISE

moins 25 piastres. Le mariage par ambel-anak détermine une position inverse : c’est le jeune homme qui, moyennant une faible indemnité, devient le commensal et l’hôte du beau-père. Sa femme est alors le chef du ménage ; elle répond de ses dettes, paie des amendes quand il en encourt. Le mari vit ainsi dans un état intermédiaire entre celui de fils et celui de débiteur. Ce qu’il cultive n’est point à lui, ce qu’il gagne est versé dans la caisse commune. Ce régime de famille et de parenté maternelles, qui est le plus ancien, domine encore généralement. Enfin, le mariage semoundo, terme moyen entre l’ambel-anak et le djoudjour, est simplement l’alliance libre, établie sur le pied de réciprocité, et présentant une grande similitude avec notre mariage par contrat : les époux sont égaux et leurs droits respectifs garantis par un accord conclu entre les familles.

La polygamie est, chez les Malais, plus rare que dans les autres nations musulmanes. Les chefs seuls contractent plusieurs alliances par djoudjour. À Timor, les filles sont simplement vendues contre de l’or ou du bétail. Si le gendre ne remplit pas les promesses qu’il a faites, le beau-père reprend sa fille et les enfants qui ont pu résulter de l’union ainsi rompue. Dans la presqu’île malaise, ce n’est pas le jeune homme qui se cherche une épouse ; c’est la mère de la jeune