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FAMILLE MALAISE

d’une pièce d’étoffe enroulée de diverses façons. Dans l’intérieur des maisons, les femmes gardent souvent le sein découvert. Les dames de la noblesse, qui ne se montrent que rarement en public, se font remarquer par les bracelets d’or et d’argent et les colliers de coraux et de fils de cuivre dont elles entourent leurs bras et leurs jambes. En quelques îles, presque toutes les parties de leur corps sont marquées ou tatouées de petits points noirs en forme de fleur, pratiqués avec un instrument pointu trempé dans de l’indigo.

Pour les grandes fêtes, elles sortent du harem vêtues d’un pagne qui leur descend jusqu’aux pieds et que recouvre encore une longue robe ne s’arrêtant qu’à mi-jambe, fermée sur la poitrine par des épingles d’or. Elles se parfument d’essences et d’huiles odorantes. Leurs habillements exhalent le benjoin et le bois de santal. Elles mâchent même du kakioudel, qui donne à l’haleine une odeur suave. Cette passion pour les parfums est poussée si loin, parmi ces femmes, qu’elles jonchent leurs lits de fleurs embaumées ; elles en font des guirlandes, des colliers et des bracelets. Les fleurs ne sont pas seulement un ornement pour les Malaises : elles deviennent un langage. La manière de plier une fleur ou des feuilles de bétel a pour elles, comme pour ceux de qui elles veulent se faire comprendre, une si-