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TOUTES LES FEMMES

de voies très brillamment éclairées la nuit, dans une maison élégante, au rez-de-chaussée surélevé et séparé de la rue par une simple grille de fer ou de bois, elle attendra la clientèle, peinte et fardée, recouverte d’un riche costume aux couleurs éclatantes, buvant du thé, fumant de mignonnes pipes. La maison se charge de l’entretien de ses pensionnaires et donne aux mieux douées d’entre elles l’éducation qui doit leur permettre de devenir des artistes, des gueichas.

La jeune fille n’est en rien déshonorée par ce passage dans une maison de débauche ; au contraire, si elle s’y est résolue d’elle-même, dans le but de secourir la misère de ses parents, elle s’en trouve grandement honorée. Son engagement terminé, elle quitte le yochiwara pour rentrer au foyer paternel et la dot qu’elle a gagnée lui permet de se marier avantageusement. Il y a bien des chances, d’ailleurs, pour qu’elle fasse une excellente mère de famille, modèle des vertus conjugales.