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JAPONAISES

avec les plus jolies des femmes d’Europe et c’est à juste titre que Kioto, par exemple, peut, ainsi que la plus grande partie de la région méridionale de l’Empire, s’enorgueillir de donner naissance à de véritables beautés.

Malheureusement, la vieillesse vient vite pour elles. À trente ans, les rides ont déjà creusé leur sillon sur un visage où le feu des yeux révèle seul une jeunesse persistante.

Plus que les hommes, les femmes, même celles des hautes classes, sont restées jusqu’ici fidèles à leur costume national. Elles continuent à édifier leur chevelure en un volumineux chignon, mêlé de cheveux postiches, qui domine deux ailes retenues par une touffe de cheveux relevée au-dessous du front ; la stabilité du tout est assurée par un peigne en écaille, des nœuds d’étoffe et de longues épingles très ornementées. La coiffure d’une belle Japonaise demande une demi-journée de travail. Les femmes du peuple, qui ne peuvent y consacrer leurs soins qu’une ou deux fois par semaine, dorment sans oreiller, la nuque posée sur un chevalet, afin que la tête ne touche ni aux nattes, ni aux étoffes sur lesquelles elles reposent.

D’une propreté exemplaire, elles font un usage fréquent des réservoirs d’eau et des auges de pierre qui, à défaut de salles de bains, se rencontrent dans toutes les maisons. On peut leur re-