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TOUTES LES FEMMES

lité de celle dont il ne veut plus, car, en ce cas, il est libre de la renvoyer dans sa famille sans être tenu de restituer la dot.

Les Kalmouks du peuple doivent, pour se marier entre eux, être séparés par au moins trois ou quatre degrés de parenté ; les mariages entre gens du même clan sont strictement interdits. Ceux de la noblesse se sont affranchis de ces règles. Aussi leurs inférieurs les comparent-ils volontiers aux chiens qui, eux non plus, « ne connaissent pas la parenté. »

Restés, pour la plupart, adonnés aux pratiques chamanistes, nombre de Kalmouks ont reçu le baptême. Voici l’un des cas qui entraînent le plus fréquemment leur conversion. Un mari abuse un peu de la permission qu’il a de battre sa femme ; celle-ci se sauve chez le missionnaire qui la baptise. Pour avoir le droit de la réclamer, il faut que l’époux vindicatif se fasse chrétien à son tour ; il y hésite rarement. Et c’est ainsi qu’une querelle de ménage a pour résultat d’arracher deux âmes à Satan.

Les Bouriates qui sont établis à l’est, au sud et au nord du lac Baïkal, sont fiers de leur beauté. Leurs femmes, de taille ordinaire, trouvent que leur tête arrondie et volumineuse, leurs yeux mi-ouverts, leur nez camus et leurs pommettes anguleuses réunissent tous