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FAMILLE BOTHIA

et des pieds. Leur visage au front large, orné de cheveux bruns, aux pommettes saillantes, n’est pas sans agrément ; la bouche est grande, les lèvres minces, la racine du nez s’implante profondément entre deux yeux noirs, légèrement bridés. Leur peau, qui varie du jaune cuivré au blanc, selon la catégorie sociale à laquelle elles appartiennent, se ride de bonne heure sous l’influence de l’air froid et sec que l’on respire sur ces hauts plateaux, dont l’altitude s’élève de trois à cinq mille mètres.

Il faut probablement considérer comme une simple précaution hygiénique prise contre les gerçures, la coutume qu’ont les dames de ne sortir qu’après s’être enduites la figure d’un vernis de couleur noirâtre. Quelques voyageurs avaient cru que ce masque, peu favorable à la beauté, leur était imposé par le gouvernement théocratique du pays, pour la sauvegarde de la vertu masculine.

Le costume des femmes du Thibet diffère peu de celui des hommes. Il se compose d’une robe large, accrochée sur le côté droit et serrée aux reins par une ceinture. Cette robe est recouverte d’une tunique courte aux couleurs bigarrées. Elles portent les cheveux pendant sur les épaules et divisés en deux tresses. Les femmes du peuple se coiffent d’une sorte de bonnet phrygien de couleur jaune ; les dames de l’aris-