Page:Vignola - Toutes les femmes, vol. 3, 1904.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
TOUTES LES FEMMES

contre son cœur, c’est encore pour la vie. » Toutefois, un mandarin peut autoriser à contracter de nouveaux liens celle qui est délaissée depuis trois ans.

À la mort du mari, sa famille a le droit, après un mois consacré au deuil, de vendre sa veuve restée sans ressources et même sa fiancée, s’il n’était pas encore marié. La loi, en effet, n’accorde à une femme aucun droit à l’héritage de son époux. Si elle n’appartient pas à une famille riche, elle ne peut éviter une seconde union forcée qu’en entrant en religion, en se faisant bonzesse. Les veuves restées fidèles au souvenir du défunt sont particulièrement honorées ; celles qui poussent la manifestation de leur douleur jusqu’au suicide sont glorifiées et des arcades triomphales sont élevées à leur mémoire.

La femme chinoise, comme les autres filles d’Ève, est coquette et, non moins que toutes les Orientales, sans parler de quelques Occidentales, elle enlumine son visage de blanc et de rose ; la peinture noire lui sert à bien marquer l’arc des sourcils ; la rouge, appliquée au pinceau, avive l’éclat des lèvres.

On connaît universellement la coutume bizarre qui incitait les parents à déformer les pieds de leurs filles. Quelle en était l’origine ? Elle est assez difficile à déterminer. Il semble bien toutefois qu’il n’y avait pas là