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TOUTES LES FEMMES

père, trouver un mari aux filles, une femme aux garçons. La servitude chinoise est, en outre, remarquablement douce et ne diffère guère de l’état des domestiques libres.

Le mariage est surtout déterminé par des considérations d’argent. La dot des filles est inconnue ; ce sont les parents du futur qui versent une somme déterminée à ceux de la fiancée. Pour éviter cette dépense, on voit des familles pauvres aller choisir dans un hôpital d’orphelins une fillette qu’ils élèvent pour la faire ensuite épouser à leur fils.

L’éducation des jeunes filles leur présente le mariage comme devant réaliser pour elles le bonheur parfait ; mais elle leur interdit de se préoccuper de la personne du mari. Non seulement on ne les consulte pas, mais une personne bien élevée ne doit jamais avoir vu son futur avant la conclusion de l’union. Qu’il soit jeune ou vieux, beau ou laid, agréable ou désagréable, ce n’est pas son affaire : il est son époux, son maître, elle doit l’aimer. On a vu que, par suite de conventions entre les familles, des enfants se trouvent parfois fiancés dès leur naissance, le mariage ne devant être conclu que lorsque les époux ont atteint l’âge convenable.

La femme mariée ne peut sortir sans l’autorisation de son seigneur et doit alors se faire porter dans une chaise soigneusement fermée. Dans la mai-