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mesurer tous les inconvénients, quand on songe que la nuit qui précéda Waterloo fut en grande partie employée à dicter des correspondances nécessitées par les soucis et les embarras que causaient à l’Empereur les intrigues se croisant en tous sens dans la Chambre des Représentants.
L’Empereur partit pour l’armée le 12 juin, à trois heures et demie du matin ; c’est ici le lieu d’exposer les plans qui avaient été arrêtés en prévision de la guerre et les instructions qui avaient été données aux généraux en chef. La guerre était tellement inique, tellement contraire aux plus simples notions du droit des gens que, malgré les actes du Congrès des 13 et 25 mars, l’Empereur espéra que les grandes puissances reviendraient à des sentiments plus vrais et plus équitables, en le voyant accepter le traité de 1814 et déclarer que, malgré le changement de gouvernement, il n’en était pas moins obligatoire pour la France.
Evidemment, l’observation ou la non observation de ce traité était le seul casus belli pour les puissances ; aller au-delà et prétendre intervenir dans un fait tout intérieur, c’était une véritable énormité. Pour en trouver l’exemple, il fallait remonter aux luttes de l’Empire et de la Tiare, aux temps où les papes excommuniaient et déposaient les souverains. Les prétentions des Alliés étant diamétralement opposées aux principes professés en tout temps par la nation anglaise, et la coalition ne pouvant exister et agir qu’avec l’aide des subsides britanniques, l’Empereur se flatta un moment que l’opinion constitutionnelle en Angleterre l’emporterait sur l’orgueil et les passions du cabinet et que, ce grand pays n’accédant pas à la guerre, la paix pourrait être maintenue.